Pages

mardi 1 juillet 2014

Palais de Koulouba : La réhabilitation commence

De tous les bâtiments publics saccagés lors du coup d’Etat du 22 mars 2012, le palais de Koulouba a été l’édifice le plus saccagé. Depuis ces douloureux épisodes de destruction et de vandalisme, ce haut lieu de pouvoir ressemble à un quartier abandonné d’après guerre. Les rats et autres bestioles y en ont élu domicile.

Des manifestant à Koulouba
Des manifestant à Koulouba (photo  arvhives)
Mais depuis quelques jours, ces animaux sont perturbés dans leur quiétude par les mouvements de plusieurs dizaines d’ingénieurs et de manœuvres qui ont mission de redonner au palais son lustre d’entant. Classé patrimoine national, le palais de Koulouba doit refaire peau neuve au plus tard dans un an.

Ce week-end, le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara et le directeur de la communication de la présidence, Sambi Touré ont organisé une visite du chantier à l’attention de la presse.

Objectif : expliquer « en toute transparence » la nécessité des travaux de rénovation d’un palais présidentiel plus que centenaire. Palais du gouverneur colonial, puis siège de la présidence de la République à partir de l’indépendance en 1960, le palais fut construit entre 1903 et 1907 sur les hauteurs de Bamako.

Depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita en septembre 2013, certains amis de notre pays ont été sollicités pour la réhabilitation des bâtiments endommagés à coup de canons et de mitraillettes. Des réponses positives ont été obtenues certes, mais les modalités n’ont pas fait l’unanimité quant à la façon de procéder.

La coopération chinoise demande, par exemple, de tout démolir et de reconstruire à nouveau le palais à l’identique. Le palais de Koulouba fait partie de l’histoire de notre pays, rétorque Bamako. Par conséquent, il ne doit pas être démoli, mais réhabilité sans qu’il ne perde son âme.

In fine, comptant sur nous mêmes, le coût sera supporté par le budget d’Etat. Le ministre Camara a expliqué qu’après la procédure d’appel d’offre, deux entreprises ont décroché les marchés : « Effage », une société française spécialisée dans la réhabilitation des grands édifices et « Archibod », une entreprise ivoirienne qui s’occupera de la décoration intérieure.
Et le ministre Camara de préciser que ces entreprises emploient une main d’œuvre locale. « Les poteries, tableaux et autres objets de décoration seront maliens » dira Mahamadou Camara.

Sambi Touré a pour sa part insisté sur la sobriété des matériaux et objets décoratifs en un moment où l’Etat ne dispose pas de ressources inépuisables. « Il ne s’agit pas de dénaturer le palais parce qu’il est la vitrine du Mali » ajoute le ministre Camara.

Les travaux se dérouleront en deux étapes, explique le ministre Camara. La première, déjà engagée, consiste à remettre à niveau le bâtiment du Secrétariat général de la présidence. C’est ici que le chef de l’Etat continuera à travailler (son bureau). Le coût des travaux est estimé à 1,4 milliard de Fcfa pour une durée de 6 mois.


La deuxième phase, beaucoup plus importante, concernera le palais lui-même. Le coût des travaux n’est pas encore connu à cause des modifications en cours sur le dossier. En revanche, l’on sait que les travaux dureront 12 mois.

Yattara Ibrahim

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire