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vendredi 25 juillet 2014

Me Moctar Mariko, président de l’AMDH : « Les échanges de prisonniers ont été faits sans les magistrats »



Me Moctar Mariko
Me Moctar Mariko
Dans un langage sans complaisance, le président de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), Me Moctar Mariko s’est étalé sur les sujets brûlants de l’heure : les pourparlers d’Alger ; les échanges de prisonniers et les résultats des tests ADN. C’était, hier jeudi 24 juillet, dans les locaux de la structure.

D’entrée de jeu, Me Mariko a déclaré qu’il est impossible de construire une paix dans l’impunité. En effet, l’une des conditions posées par les groupes armés lors des pourparlers d’Alger est une amnistie pour tous les crimes commis dans la partie septentrionale de notre pays. Sur la question, le défenseur des droits de l’homme est formel  » même s’il ressort des négociations qu’une amnistie est accordée aux présumés auteurs des graves crimes commis, cela n’engage pas l’AMDH « . L’État malien peut, au nom de la réconciliation, intégrer les éléments des groupes armés dans l’Armée ainsi que dans les autres segments de l’administration malienne.

Cependant, il a tenu à préciser que l’AMDH restera sur sa ligne de conduite en luttant contre l’impunité, même s’il faut transmettre le dossier à la Cour pénale internationale (CPI). Car, devant cette Cour il n’y a ni amnistie encore moins d’impunité. Il a également invité les pays impliqués dans le processus des pourparlers à se pencher sur cet aspect de la lutte contre l’impunité. Car, la réconciliation doit passer par la justice pour apaiser les cœurs.  » Nous ne sommes pas contre les négociations, mais nous voudrons que la justice passe avant tout « , a-t-il ajouté.


Parlant des récents échanges des prisonniers entre le gouvernement du Mali et les groupes armés grâce à la médiation algérienne, il a indiqué que ces échanges devraient passer par la justice. Seul le magistrat connait les charges retenues contre un détenu. Avant de déplorer le fait que l’État ait passé outre ces dispositions. La libération des prisonniers s’est déroulée de façon extrajudiciaire. Aucun magistrat n’avait la liste des éléments des groupes armés échangés. Selon lui, la libération politique des criminels va engendrer d’autres crises. Elle donnera le sentiment de vengeance aux victimes qui sentiront que leurs bourreaux ont été élargis au nom de la réconciliation. Concernant les tests ADN sur les corps retrouvés dans le charnier de Diago, il a déclaré que 17 corps sur les 21 ont été confirmés par les tests comme appartenant au corps des bérets rouges portés disparus. Les quatre autres sont en cours d’analyse.

Boubacar PAITAO

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