La troisième édition du forum Forbes Afrique, organisée le 25 juillet
à Brazzaville, a permis une grande effervescence d'idées susceptibles
de développer la bancarisation sur le continent africain qui accuse un
très faible taux dans le domaine
En présence, entre autres, des présidents guinéen Alpha Condé et
nigérien Mahamadou Issoufou, du Premier ministre gabonais Daniel Ona
Ondo, de l'ancien président français Nicolas Sarkozy et de nombreux
investisseurs et experts, réunis à l'auditorium du ministère de Affaires
étrangères, le top donné par le président congolais Denis Sassou
N'Guesso a ouvert la voie à quatre heures d'échanges exaltants.
Le thème « les défis de la bancarisation : quel modèle pour l'Afrique
? » a été décliné en plusieurs modules donnant lieu à des
interventions, entretiens et débats en panels. La problématique a été
explicitée par l'ancien patron de l'Agence française de développement,
Jean-Michel Séverino, qui a souligné que l'Afrique, avec une croissance
moyenne de 5,1% des années 2000 à 2012 est la zone de croissance la plus
dynamique de la planète. Mais le maintien de cette croissance sur plus
d'une décennie nécessite un secteur bancaire qu'il considère comme un
"socle pérenne" . Tel n'est pas le cas aujourd'hui quand on sait que sur
le continent moins d'une personne sur dix a accès au service bancaire.
Quel modèle pour l'Afrique ?
« Si le système bancaire tel qu'importé de l'occident est
insuffisant, réfléchissons sur un modèle africain », invitait
l'organisateur de l'évènement, Sylvain Lekaka, en justifiant le choix de
ce thème. Sur le décor ainsi posé, les démons du système actuel ont été
longuement exorcisés et des pistes de solution proposées. «
L'essentiel, c'est la question de la confiance. Car, derrière le mystère
de la banque il y a nécessité d'un État fort et d'un système politique
stable », a lancé Nicolas Sarkozy dont on connaît le franc-parler.
« Difficile de développer un système bancaire dans un pays pauvre,
parce qu'en général les pauvres n'épargnent pas », soulevait le Nigérien
Mahamadou Issoufou alors que Jacques Attali voyait dans l'éloignement
des banques, l'insuffisance d'information et de formation, Henri Claude
Oyimba, patron de la BGFI, soulevait lui la question de la
règlementation : « La chose que nous devons faire dans notre sous-région
c'est revoir notre réglementation. » Son compatriote Daniel Ona Ondon
ressassait « l'insuffisance de revenu, l'irrégularité de salaires ou
l'éloignement des banques » qui caractérisent souvent l'environnement
africain.
L'espoir est-il permis ?
C'est sur cette note d'espoir que le président Denis Sassou N'Guesso
clôturé les travaux. avec un diagnostic bien posé : « nous pouvons dire
que les dirigeants africains ont aujourd'hui une claire vision de
l'avenir. Nous ne devons plus avoir peur, nous devons croire en nos
capacités. » En effet, plusieurs pistes ont été suggérées pour aider les
Africains à accéder aux services bancaires : adapter et mutualiser la
réglementation, professionnaliser les services bancaires, ouvrir les
banques à l'innovation, aux nouvelles technologies et les rapprocher aux
potentiels clients par des produits adéquats, adapter et développer
davantage le mobile banking, soutenir la microfinance vers un cadre
formel et surtout développer la confiance, etc. Autant de pistes pour
développer un secteur financier à la mesure des besoins de
diversification et de développement des économies candidates à
l'émergence.
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