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lundi 30 juin 2014

SAUVONS LA CENTRAFRIQUE

Il est bien vrai que ce qui se passe actuellement en Centrafrique menace de façon très directe la stabilité de l’Afrique centrale dans son ensemble et pas seulement l’intégrité physique de ce pays frère avec lequel nous partageons une longue frontière commune. Si, d’une manière ou d’une autre, la paix ne revient pas très vite à Bangui et sur toute l’étendue du territoire centrafricain, le danger de voir le pays se décomposer, se fractionner, se dissoudre dans un magma racial et religieux s’aggravera de façon telle qu’il mettra en péril le processus d’intégration régionale dont dépend notre prospérité.
Disons donc sans détour que la partition de la RCA, à laquelle des forces obscures travaillent en sous-main depuis longtemps, serait la pire des solutions qui puisse être apportée à ce problème. Elle aurait, en effet, comme conséquence immédiate de dresser un mur d’airain en plein cœur du Bassin du Congo qui interdirait la constitution de ce marché commun auquel aspirent légitimement les peuples de cette partie de l’Afrique.
Réunis en marge du « sommet » de l’Union africaine qui vient de se tenir à Malabo, les chefs d’État de la région ont certainement consacré l’essentiel de leurs réflexions à cette question. Mais quelles que soient les conclusions auxquelles ils sont parvenus à l’issue de ce huis clos, la question centrale à laquelle ils devront répondre dans le proche avenir, si du moins ils veulent que la paix se rétablisse en Centrafrique, est celle de leur propre engagement sur le terrain. Croire qu’une intervention politique et militaire de puissances extérieures au continent, agissant sous l’égide des Nations unies, peut résoudre le problème est une illusion dangereuse dont le Rwanda et la République démocratique du Congo ont payé le prix fort dans les deux dernières décennies.
Ne compter que sur soi, quitte à exiger de la communauté internationale qu’elle appuie enfin de façon sérieuse le travail qu’accomplissent les pays de la région, est aujourd’hui la seule politique raisonnable. Mais cela ne sera possible que si les dirigeants de l’Afrique centrale s’entendent enfin sur l’essentiel, c’est-à-dire l’instauration à Bangui d’un pouvoir fort qui ne dilapidera pas en actions inutiles les moyens mis à sa disposition pour restaurer la paix et préserver l’unité de la Centrafrique.
Les Dépêches de Brazzaville

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