La somme est due aux dépenses jugées inéligibles dans de la gestion des subventions des projets financés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au Congo
Le président du comité de coordination nationale (CCN) des projets financés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Julien Makaya, a demandé, le 25 juin, au gouvernement de tout mettre en œuvre pour rembourser les 1,134 milliard FCFA avant le 31 décembre comme convenu. « Nous devons obtenir de l'État le remboursement des dépenses jugées inéligibles parce que c'est une situation véritablement difficile. Au 31 décembre 2014, si les fonds ne sont pas remboursés, le partenariat sera suspendu. Il s'agira pour nous de nous déployer pour que le gouvernement entame le processus de remboursement afin que les projets de lutte contre le sida et la tuberculose qui ont obtenu les financements à la phase 2, démarrent d'autant plus que la période de fin est incompressible », a-t-il indiqué après sa réélection pour un nouveau mandat de deux ans.
En effet, l'audit de l'ensemble des subventions par le bureau de l'inspecteur général du Fonds mondial a mis en exergue des insuffisances dans la gestion programmatique, des irrégularités dans les passations des marchés et des dépenses jugées inéligibles de 3,7 millions de dollars, soit un peu plus de 1,8 milliard FCFA. Une somme que l'État congolais devrait rembourser en totalité, mais au terme des négociations, entre le CCN et Fonds mondial, plus de 600 millions FCFA de réduction avaient été déduits du montant à rembourser. Et le gouvernement, de son côté, avait pris un engagement pour le remboursement de ces dépenses non éligibles.
Les autres défis qui attendent la nouvelle équipe dirigeante du CCN sont, entre autres, la finalisation du processus de rédaction des plans stratégiques des trois maladies financées par le Fonds mondial au Congo. « Sans plan stratégique, aucun accord de subvention ne sera signé avec le Fonds mondial. Aujourd'hui, le projet tuberculose qui a obtenu le passage à la phase 2 depuis juin 2013 ne déploie pas ses activités parce que le Fonds mondial attend ce plan stratégique national depuis l'été 2013. Le gouvernement doit aussi verser sa contrepartie exigée pour la phase 2 des subventions VIH-sida », a ajouté Julien Makaya.
Le bureau élu devrait également poursuivre le processus du nouveau modèle de financement afin de soumettre au Fonds mondial, pour financement, la note conceptuelle VIH-tuberculose et l'actualisation du manuel du CCN pour l'adapter aux nouvelles directives du Fonds mondial.
Présidant l'assemblée générale de renouvellement des instances dirigeantes du CCN, le conseiller à la population du ministre de la Santé, Florent Balandamio, a reconnu que ces assises se tenaient à une période critique de la mise en œuvre des projets financés par le Fonds mondial. Une période caractérisée, selon lui, par la non validation des plans stratégiques nationaux VIH, tuberculose et paludisme, l'arrêt par le Fonds mondial de la subvention paludisme au Congo, les dépenses inéligibles non encore remboursées par l'État. Il a aussi noté l'absence de ligne budgétaire relative au fonctionnement du CCN dans la loi de finances, l'absence d'appui au CCN dans l'engagement du pays et au nouveau modèle de financement du Fonds mondial. « Au nom du gouvernement, notamment du ministre de la Santé et de la Population, je vous rassure que la République mettra tout en œuvre pour apporter des solutions appropriées et rapides aux différentes contraintes du CCN et de ses bénéficiaires principaux en vue de sauver les projets Fonds mondial mis en œuvre au Congo et de permettre au CCN, aux programmes nationaux de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme de travailler en toute sérénité », a-t-il conclu.
Rappelons que le CCN a été institué par décret présidentiel. Il regroupe en son sein les représentants de la société civile, des secteurs publics et privés, les partenaires techniques du Congo, dont le système des Nations unies et bien d'autres.
Composition du nouveau bureau élu : président, Julien Makaya (réélu société civile) ; vice-président, Corneille Adou Ngapi (réélue secteur public) ; premier membre, Fatoumata Binta Tidiane Diollo (OMS, deuxième membre dans le bureau sortant) ; deuxième membre, Jean-Jacques Samba (secteur privé élu).
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