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mardi 12 août 2014

Les journalistes d’Afrique centrale se préoccupent de leur profession

CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - Plusieurs journalistes africains participent en ce moment, à Douala au Cameroun, à un séminaire sous-régional organisé par l’Union des syndicats des professionnels de la presse et de la communication d’Afrique Centrale (USYPAC). Ce séminaire a pour objectif d'examiner les conditions de travail et de vie des journalistes et des médias qui exercent en Afrique centrale, rapporte l’agence panafricaine de presse (PANA).


Les journalistes d’Afrique centrale se préoccupent de leur profession
Le thème de ce séminaire est : «L’avenir des journalistes et des médias d’Afrique Centrale en question : Enjeux, défis et perspectives»0. Les participants sont venus du Tchad, de la République Centrafricaine, du Congo-Brazzaville, de la République démocratique du Congo, du Gabon et du Cameroun. Les délégués de chaque pays ont présenté respectivement l’état de lieux des journalistes et des médias dans leurs pays.

Par exemple, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a reconnu que, malgré un cadre législatif et règlementaire abondant, l’environnement médiatique est sous une emprise juridique répressive au Cameroun. 52% de journalistes exercent une activité secondaire pour arrondir les fins de mois, 37% de leurs revenus vont aux charges locatives, 25% aux charges de santé, 22% aux charges éducatives et 6% des journalistes camerounais ont une assurance maladie, 60% recourent à l'automédication. Dans cette étude présentée par le SNJC, 45% des journalistes veulent quitter le métier.

La situation des journalistes et des médias dans les autres pays de l’Afrique Centrale n’est guère reluisante, bien que des avancées remarquables soient relevées. En République démocratique du Congo (RDC), «il ne se passe pas une seule année sans qu’un journaliste ne soit assassiné», ont dénoncé les journalistes. L’on a enregistré, ces derniers temps, en RDC, 116 entraves à la liberté de presse et d’expression, soit 20 pressions administratives, 20 entraves à la liberté, 7 journalistes incarcérés, 21 journalistes torturés, 21 menacés, etc.

«Les revendications en République Centrafricaine ont permis la dépénalisation des délits de presse. Depuis lors, les journalistes ne sont plus trop inquiétés, un seul est en liberté provisoire après 72 heures de détention pour outrage au chef de l’Etat», rassure le responsable de l'association des journalistes.

Au Tchad, l’environnement juridique et politique est complexe, avec des emprisonnements de journalistes sur des procès d’intention.Toutefois, les participants se sont réjouis de la dépénalisation des délits de presse au Gabon et au Congo-Brazzaville.

Au regard de ces difficultés rencontrées par les journalistes et les médias en Afrique Centrale, le représentant de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), Louis Thomasi, encourage l’Union des Syndicats des Professionnels de la Presse et de la Communication d’Afrique Centrale (USYPAC) à la formation et à la solidarité syndicale.

Les participants ont appelé à la création des associations de défense des droits des journalistes et autres professionnels des métiers connexes.

Messilah Nzoussi

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