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mercredi 13 août 2014

Il n’y a aucun cas d’Ebola au Sénégal»


 Le cas suspect de Ourossogui est une fausse alerte. Le patient Balla Traoré, mis en quarantaine à l’hôpital dans cette ville de l’intérieur du pays, ne présente aucun signe de la maladie mortelle d’Ebola. Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui a participé à un Comité interministériel présidé par le Premier ministre Mahammed Dionne, a fait hier une mise au point aux allures de plaidoyer pour une plus grande responsabilité face à la pandémie d’Ebola.
EBOLA, LE POINT : «Les prélèvements sur le patient de Ourossogui sont négatifs»
«Nous sortons d’une réunion convoquée par Monsieur le Premier ministre, concernant l’épidémie d’Ebola qui sévit en Guinée, au Liberia, au Sierra Leone avec quelques cas au Nigeria. Le Sénégal, nous l’avons dit régulièrement, n’a pas eu de cas confirmé et le Sénégal a un système de surveillance qui a permis, à chaque fois que nous avons des personnes qui ont été, soit en contact avec les zones où l’épidémie sévit, qui auraient voyagé dans ces zones-là et qui présentent certains signes cliniques, nous sommes vigilants pour les isoler, faire les prélèvements nécessaires et pouvoir confirmer ou infirmer la maladie. Ce week-end, nous avons suivi le cas de deux personnes qui sont allées l’une au niveau de l’hôpital de Fann, l’autre à l’hôpital de Ourossogui et je veux révéler pour ces deux personnes que les prélèvements sont revenus négatifs. Jusqu’à présent, il n’y a aucun cas d’Ebola au Sénégal. Mais notre pays qui a toujours travaillé dans la prévention continue à améliorer son arsenal et sa riposte… Mais nous allons poursuivre les campagnes de sensibilisation (…). Il ne sert à rien de créer une panique dans le pays. Il ne sert à rien de faire passer de fausses informations. Continuons à prier le Bon Dieu pour qu’il n’y ait pas cette pandémie au Sénégal.»
MESURES CONCRETES PRISES PAR LE SENEGAL : «Renforcer la surveillance dans les frontières»
«Au plan des mesures dont nous parlons au Sénégal, il y a une réunion qui va avoir lieu demain (aujourd’hui, l’entretien s’est déroulé hier, Ndlr :) au cours de laquelle tous les ministères vont apporter leur plan d’actions et montrer les ripostes à apporter. Aujourd’hui déjà, au niveau des aéroports, il y a des contrôles qui sont faits avant que l’avion n’atterrisse. Au niveau des frontières maritimes, là aussi les bateaux qui arrivent au Sénégal sont arraisonnés très loin. Il faut aussi savoir que les frontières sont poreuses, il n’y a pas 100% de personnes qui passent par des frontières. Donc, on peut dire qu’il y a des défis à relever, mais nous avons identifié tout cela. C’est vrai que le Sénégal a régulièrement pris des mesures par rapport aux avions. Aujourd’hui aussi, ce problème a été posé et nous allons y réfléchir pour voir comment les choses vont se faire. Aujourd’hui, la fièvre Ebola s’est stabilisée en Guinée, la Sierra Leone est en train d’aller plus vite et a plus de cas. Les personnes peuvent quitter la Guinée, aller à Abidjan ou à Lagos et arriver au Sénégal. Donc, vous allez interdire des avions qui viennent de Conakry, mais vous ne baissez pas vos armes par rapport aux avions qui viennent d’ailleurs. Or une personne peut passer par n’importe quelle frontière. Il faut que nous soyons vigilants, calmes. Au niveau des frontières, nous avons même parlé de scanner et il y a un renforcement de la surveillance qui va se faire.»
FERMETURE DES FRONTIERES : «Pourquoi nous n’avons pas fermé la frontière avec la Guinée»
«Nous n’avons pas prévu de fermer les frontières. Dans la mesure où le cas de Matam est édifiant. C’est un cas qui vient du Mali. Nous formons la frontière avec la Guinée, parce qu’il y a des cas, et des cas viennent par le Mali. Cela peut venir par la Mauritanie, les iles du Cap-Vert, je ne sais pas, cela peut venir de partout. Fermer les frontières, ça a été une bonne chose un moment, parce que c’est une épidémie que nous voyons arriver qui avait quitté la Guinée forestière. A ce niveau, il fallait que nous fermions les frontières pour faire le point. Mais aujourd’hui, nous pensons que ce n’est pas une proposition ou stratégie que nous allons mettre en œuvre. Mais cela ne veut pas dire que ça ne se fera jamais. Toutes les options sont sur la table, mais celles que nous avons aujourd’hui n’intègre pas une fermeture des frontières.»
JEU DE CACHE-CACHE AVEC EBOLA : «Nous n’avons aucun intérêt à cacher des cas»
«Il faut un minimum de transparence dans ce que nous faisons. Le jour où il y aura un cas d’Ebola, les journalistes le sauront. Parce qu’il n’est pas question de cacher des cas, qui peuvent entraîner la diffusion de l’épidémie sans que personne ne soit au courant. Ce n’est pas notre stratégie. Nous n’avons aucun intérêt à ce qu’aujourd’hui, des cas soient cachés, parce que si nous le faisons, les gens vont baisser leur garde. Nous allons être transparents et dire la vérité. Maintenant, cela pose problème que des rumeurs de cas d’Ebola circulent. Sachez que tout ce qui sera dit officiellement sera la vérité. Que des gens disent qu’il y a des cas et que nous les cachons, cela vire vraiment vers la paranoïa. Il ne faudrait pas qu’il y ait une panique pour rien.»

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