ambacongo-aps: TELEPHONIE : Les travailleurs de la Sotelgui se déchainent...

Nous en avons asssez des foutaises ! Alpha Condé zéro ! Oyé Guilavogui zéro ! » Des slogans contre le pouvoir scandés en plein centre ville de Kaloum ! Les travailleurs de la Sotelgui, plus déterminés que jamais, voulaient ce jour rencontrer à tout prix le président Alpha Condé pour lui dire « leurs quatre vérités » face à face. Ils tenaient surtout à lui signifier qu’ils n’étaient pas du tout d’accord avec la décision de leur ministre de tutelle, M. Oyé Guilavogui, qui à travers un communiqué ambigu, voulait leur verser des « soi-disant arriérés de salaires » pour les remercier sans autre forme de procès.

Pour faire entendre raison aux autorités, les travailleurs de la Sotelgui, l’opérateur historique de téléphonie, ont envahi en masse dans la matinée, les rues de la capitale guinéenne; répondant ainsi à l’appel de leur syndicat pour laver ‘’l’affront professionnel’’ dont ils se disent victimes de la part de leur ministre, qu’ils accusent d’être incapable de redresser un secteur aussi porteur que les télécoms. Et dont ils exigent la démission en conséquence.
La Sotelgui et 1608 travailleurs sont en souffrance depuis des années et malgré les 50 millions de dollars américains annoncés depuis longtemps par le ministre de tutelle, rien n’a encore bougé. Bien au contraire, les travailleurs de cette grande société nationale ont le profond sentiment que leurs équipements ont été utilisés, loués ou cannibalisés, dans le but inavoué de les licencier et de brader le reste. Au détriment de l’intérêt public.
Pendant ce temps, selon eux, les autres sociétés de téléphonie de la place sont chouchoutées, voire courtisées par le ministère, alors que Sotelgui s’enfonce dans les abysses de l’oubli.
C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres certainement, qu’en ce mois de Ramadan, les agents de la Sotelgui n’ont point hésité à braver les dizaines de gendarmes qui avaient été déployés dans Kaloum, pour les empêcher de fondre sur Sékoutouréya, le palais présidentiel, où ils n’étaient visiblement pas attendus. Ils ont cependant crié pendant des heures leur colère…, mais ils finiront pour lâcher aux environs de 16h, pour se consacrer à leurs obligations religieuses du Ramadan.
Mais si rien n’est fait en leur direction, rien ne les empêchera point de revenir dans les rues de Kaloum.
Pivi Bilivogui pour GuineeConakry.info