Le
6 août se tiendra à Washington un sommet Afrique/États-Unis qui
s’annonce historique. D’une part, en effet, il réunira dans la capitale
américaine la quasi-totalité des chefs d’État du continent et, d’autre
part, il donnera à ces derniers l’occasion de dire aux dirigeants de la
première puissante mondiale ce qu’ils pensent, en bien comme en mal, de
son comportement à leur égard. Un dialogue d’autant plus facile et
direct que le président des États-Unis, Barack Obama, est lui-même
d’ascendance africaine, prend soin de le rappeler aussi souvent que
nécessaire, le met en avant constamment à travers son épouse et ses
filles.
Tout indique, à la veille de ce Sommet,
qu’il marquera un tournant dans les relations entre l’Afrique et les
États-Unis. Ceci pour au moins trois raisons :
° La première est que l’émergence rapide
du continent contraint toutes les grandes puissances, l’Amérique au
premier rang, à réviser le jugement négatif qu’elles portaient jusqu’à
présent sur l’Afrique.
° La deuxième résulte des erreurs
stratégiques commises par les dirigeants des États-Unis à l’égard des
pays africains dans le cours des dernières décennies, erreurs qui ont
aggravé les crises au lieu de les résoudre.
° La troisième est la prise de conscience
par les plus hautes autorités américaines que l’Afrique occupe désormais
une position stratégique qui ne cessera de se renforcer dans les années
à venir.
Disons les choses de façon abrupte :
l’Amérique de Barack Obama profitera de ce sommet pour marquer cette
triple prise de conscience et affirmer sans ambiguïté l’intérêt qu’elle
porte désormais à l’Afrique. Question donc : les États africains
diront-ils de façon claire et forte ce qu’ils attendent de l’Oncle Sam
comme ils le firent, notamment par la voix du président Denis Sassou
N’Guesso, lors des récents sommets Afrique-France à Paris et
Afrique-Europe à Bruxelles ?
Alors qu’il participe activement à la
recherche de solutions aux crises qui déchirent l’Afrique centrale, le
Congo a certainement une carte maîtresse dans sa poche. Puisse-t-il la
jouer aussi sans complexe à Washington !
Les Dépêches de Brazzaville
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