La République du Congo fait rayonner sa diplomatie sur toute l’aire
méditerranéenne. Ses liens avec les pays du pourtour méditerranéen sont
complets, si l’on pense que Brazzaville entretient désormais des
rapports d’amitié, parfois anciens, avec tous les États aussi bien côté
sud que côté nord de cette mer Méditerranée qui sépare l’Afrique de
l’Europe. En dehors de Chypre et de Malte, il n’y a plus aucun État de
cette réalité géographique et économique particulière qui n’ait pas
d’ambassadeur, de consul ou de représentant des intérêts congolais sur
place ou à partir d’un pays voisin.
Le 9 juillet, la boucle de cette chaîne diplomatique d’amitié et de
coopération s’est complétée par un acte aussi fort qu’éminemment
significatif. Ce jour-là, en effet, l’ambassadeur Mamadou Dékamo Kamara,
a gravi les marches du palais d’Hérode Atticus à Athènes pour aller
présenter les lettres de créances par lesquelles le président Denis
Sassou N’Guesso l’accrédite auprès de son homologue grec, président de
la République de Grèce, Karolos Papoulias. La présentation des lettres
de créances est l’acte diplomatique par lequel le plénipotentiaire d’un
pays est accepté dans un autre, pour une coopération mutuellement
souhaitée et bénéfique.
L’ambassadeur Dékamo est le doyen du corps diplomatique africain à
Rome. Il est l’ambassadeur de la République du Congo auprès du
gouvernement italien mais aussi auprès des institutions spécialisées de
l’ONU qui sont basées dans la capitale italienne : la FAO, le PAM, le
FIDA. L’ambassadeur Dékamo est aussi le plénipotentiaire du Congo auprès
de la République de Turquie, un autre pays méditerranéen, toujours avec
résidence à Rome, une pratique très courante dans la diplomatie.
D’ailleurs, l’ambassadeur de Grèce auprès du Congo-Brazzaville réside à
Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Pour le Congo, le maillage très subtil qu’il tisse avec tous les pays
africains ou européens du pourtour méditerranéen fait de lui un
partenaire de poids sur la scène internationale. C’est aussi une réalité
qui a l’avantage de souligner que le Congo est un pays en paix avec
tous, et veut tirer tous les bienfaits d’une coopération surtout dans
les domaines où il ne se sait pas avantagé. En agriculture ou en matière
de pêche par exemple, la Méditerranée a servi de point de lancement
d’expériences qui ont fait leur preuve dans le monde.
Mais les avantages de cette coopération sont aussi éminemment
diplomatiques, dans le sens où le Congo ne se sentant pas bridé par des
ressentiments quelconques, peut apporter sa voix à l’ONU quand il est
question d’examiner avec objectivité la marche des affaires du monde. Le
pays peut parler d’une voix égale et en toute amitié à la Turquie aussi
bien qu’à l’Algérie ; à l’Italie ou à l’Espagne dans une attitude
confiante qu’autorise seulement la diversification intelligente et
équidistante des partenariats.

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