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mardi 15 juillet 2014

BLAISE COMPAORÉ : « IL N’EST PAS EXCLU, MÊME SI L’ARTICLE 37 EST MODIFIÉ, QUE JE M’ARRÊTE EN 2015 »

Blaise Compaoré, président du Faso, a parlé. Sur Jeune Afrique. Sur la modification de l’article 37 de la Constitution, sur son avenir après le pouvoir, sur la démission de Roch Marc Christian et Cie et là où se trouve le corps du président Thomas Sankara. Mais sur le référendum, il mûrit toujours la réflexion et n’a encore rien décidé.
Nombre de questions que se posent les Burkinabè ont été posées dans l’interview que Blaise Compaoré a accordée à Jeune Afrique et parue dans le n°2792 du 13 au 19 juillet 2014. Sans pour autant avoir toutes les réponses.
Va-t-il partir en 2015 ou non ?
Ses partisans du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) l’appellent à modifier la Constitution via le référendum. A-t-il pris sa décision ? « Non, je n’ai encore rien décidé. Je suis toujours dans ma réflexion, j’écoute les uns et les autres », a-t-il répondu  au journaliste de Jeune Afrique.
Pour lui, le temps ne presse pas et il a jusqu’à mai 2015 pour « mûrir la réflexion » et prendre sa décision. Dans tous les cas, Blaise Compaoré ne se ferme à aucune hypothèse, même celle qui semble la plus improbable : modifier l’article 37 et s’en aller. « Il n’est d’ailleurs pas exclu, même si l’article 37  de notre constitution venait à être modifié, que je m’arrête en décembre 2015, comme c’est pour l’instant prévu », a-t-il déclaré.
Le Président du Faso donne plus loin ce qui peut être une justification de cette possibilité. « Battons-nous (…) pour des scrutins véritablement démocratiques plutôt que pour des verrous constitutionnels destinés à limiter la durée de vie au pouvoir », avance-t-il.
 « Au Burkina, notre histoire prouve que les gens sont mûrs, qu’ils peuvent faire leur choix en toute sincérité », ajoute-t-il, citant notamment le Président Lamizana qui a été poussé au second tour en 1978.
Blaise Compaoré n’a pas peur de la vie après le pouvoir
Mais Blaise Compaoré admet que le temps  imprime sur lui sa marque. Dans l’interview, il fait toutefois  croire que c’est plus l’intérêt du Burkina qui le pousserait plus à rester au pouvoir.
A la question de savoir s’il a peur de sa vie après le pouvoir, il répond : « non, pas du tout ».  Il reconnaît que « après vint-sept ans à la tête d’un pays, on éprouve naturellement le besoin de se reposer ou de faire autre chose ».
Toutefois, il pense à son pays d’abord. « Si je réfléchis à ce que je ferai après 2015, ce n’est pas parce que j’ai peur de ne plus être considéré ou de m’ennuyer, ou encore la volonté de m’accrocher à mes privilèges.
Ce qui me préoccupe, c’est ce que deviendra le Burkina, (…) ne pas voir détruit tout ce qui  a été mis en place. Je n’ai pas envie d’assister à l’effondrement de mon pays pendant que je me repose ou parcours le monde… Cela (…) n’a rien à voir avec le devenir de ma petite personne».
Blaise Compaoré laisse donc, une fois de plus, planer le doute et le suspense.  C’est possible qu’il parte en 2015. Il peut aussi ne pas s’en aller, car il tient au bien-être de son pays. Il faut donc encore attendre.
« Thomas (Sankara) est enterré au cimetière de Dagnoën à Ouaga »
Quant à la démission de ses anciens lieutenants, avec qui il communique désormais que « par stades interposés » (ce sont ses propres termes) Blaise Compaoré pense qu’ils sont libres de leur choix. Pour ce qui concerne les propos qu’ils tiennent à son encontre, le Chef de l’Etat estime que « s’ils pensent réellement ce qu’ils disent de moi (…), je préfère largement qu’ils aient quitté le CDP ».
La délicate question de Thomas Sankara a été abordée, notamment de l’action ouverte en justice pour désigner son lieu de sépulture. Pour le successeur du père de la révolution,  il n’y a pas de doute : « Thomas est enterré au cimetière de Dagnoën à Ouaga », affirme Blaise Compaoré.
 Pour le reste, que de nombreux jeunes le prennent comme idole ou repère ne le gêne pas. Cependant, Blaise Compaoré attire leur attention sur le fait que « il y a le mythe et il y a la réalité ».
Abdou ZOURE

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