
Longtemps
souhaité par les Organisations de la société civile, le cadre de
concertation et de dialogue avec l’Etat s’est enfin tenu. La première
session a mis en exergue la nécessité de symbiose entre les OSC et
l’Etat pour le développement. Du thème central, « Dialogue Etat/OSC :
un partenariat nouveau pour un développement durable du Burkina Faso »,
des thèmes secondaires ont été identifiés et traités en atelier.
« Le
financement public des Organisations de la société civile : enjeux et
défis », « la gouvernance dans les OSC : Etat des lieux et perspectives
pour une meilleure gouvernance des OSC », et « Etat/OSC : quelle
synergie d’actions pour une meilleure prise en compte des aspirations
des populations », ont ainsi été les thèmes secondaires traités par les
participants.
Les fruits de ces travaux ont été déclinés sous
formes de recommandations et résolutions. Ainsi, la première session du
cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les OSC a
recommandé :

La promotion de la paix durable au Burkina (Le gouvernement doit
prendre des dispositions pour qu’il y ait la paix au-delà de la
transition),

L’organisation des états généraux de la société civile,

L’intégrité des OSC dans les missions à elle assignées (certaines
missions sont à risque d’où un besoin de protection de la part là l’Etat
et de son gouvernement),

L’allocation d’un pourcentage sur les chiffres d’affaires des sociétés
d’Etat afin d’alimenter un fond national de la société civile,

La Création d’un organe de suivi des conclusions et recommandations.
Les
OSC ont aussi pris la résolution de travailler à la cohésion sociale en
leur sein à travers la promotion du civisme et la paix à tous les
niveaux. Résolution a été prise de travailler à l’amélioration et la
valorisation des différentes expertises afin de mieux contribuer au côté
coté du gouvernement et des partenaires à une meilleure mise en œuvre
des actions de développement. Les OSC ont enfin pris la résolution de
veiller à la neutralité politique dans leurs actions.

Le
président du Faso, a eu un échange direct avec les participants. Chaque
groupe a eu la parole pour adresser directement à Michel Kafando, ses
préoccupations. « C’est un ferment précieux pour consolider la cohésion
nationale. Si l’Etat a un dialogue permanent avec la société civile, il
va s’en dire que beaucoup de questions pourront être évacuées avant
d’arriver à des confrontations » a dit le chef de l’Etat à la fin des
travaux. Pour lui, la transition a surtout besoin d’échanger avec tout
le monde pour avoir une large adhésion à son programme et bénéficier des
conseils et recommandations de chaque groupe d’acteur. C’est à ce prix,
a-t-il dit, que la transition va réussir sa mission, celle de
« combattre une certaine forme d’injustice et promouvoir le
développement pour les jeunes, organiser des élections transparentes,
crédibles pour arriver à de nouvelles institutions qui respectent la
dignité, la justice, les valeurs qui fondent ce pays ».
Dépolitiser les Organisations de la société civile

Le
ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de
la sécurité, a salué cette session, concrétisation d’un projet commun
entre Etat et OSC. De l’avis de Denise Auguste Barry, elle permet de
rapprocher les acteurs pour partager les savoirs afin que les
Organisations de la société civile jouent leur rôle d’éducateur et de
veille, vis-à-vis de l’Etat.
Pour Jonas Hien, ce fut une occasion de mener des discussions franches
sur la vie de la nation afin de situer les responsabilités dans les
actions à mener pour un Burkina prospère. « Nous avons menés des
échanges très fructueux, directs, ce qui montre la réussite de cette
première session », a-t-il indiqué.

L’une
des résolutions de la rencontre, a été la dépolitisation des
organisations de la société civile. En plénière, les participants ont
relevé cela comme un problème. Certains OSC jouent sur deux terrains.
Militants de partis politiques, souvent dans des bureaux politiques, ils
se retrouvent aussi dans les OSC. Jonas Hien a martelé qu’il y a « un
travail d’assainissement à faire de sorte à créer une démarcation nette
entre le rôle de la société civile et l’action politique. Cela ne veut
pas dire que les OSC ne doivent pas se prononcer sur des questions
politiques (...). Les OSC elles-mêmes doivent prendre sur elles, cette
question et discuter franchement et que ceux qui veulent s’engager en
politique reste dans le champ politique, que ceux qui veulent rester
dans le domaine du développement reste dans ce domaine, pour qu’il n’y a
ait pas d’amalgames ».
Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Lawasselea Bonaventure Paré
Lefaso.net
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