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mercredi 19 novembre 2014

Abdou Diouf magnifie Elisabeth, «la chance de sa vie»

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L’OBS – La femme au cœur de tous les débats. Le Sommet de la Francophonie de Dakar (29 et 30 novembre 2014) ne pouvait choisir meilleur thème pour la fin de règne de son très emblématique Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). Très discret depuis sa défaite à l’élection présidentielle de 2000, l’ancien président de la République du Sénégal ne rate pourtant pas une occasion de magnifier sa femme. La dernière en date, dimanche lors de la promotion, sur Tv5, de son livre «Mémoires» où Abdou Diouf donne d’Elisabeth l’image du «chef à plein temps».
«À Elisabeth, ma merveilleuse épouse, ce cœur aimant qui a donné sens à ma vie, et duquel je tiens tant de grâces», dit d’emblée la dédicace du livre. Elle résume, à elle toute seule, les 51 ans (21 décembre prochain) de vie commune du couple présidentiel le plus emblématique au Sénégal. Abdou et Elisabeth Diouf se rencontrent à Paris en 1959. Elle a alors 19 ans et d’instinct, il sut que celle qui allait devenir son épouse est «la chance de (sa) vie». Celle par le canal duquel s’accomplit la prophétie de Senghor. C’est Abdou Diouf qui relate les faits à la page 78 de son livre. «C’était en janvier 1964. (…) Il (le Président Senghor) prit mon épouse à l’écart et discuta longuement avec elle. J’étais surpris et fier que le Président Senghor attache autant d’importance à Elisabeth (…) A notre domicile, elle me rapporta ce que le Président lui avait dit en substance : «Madame Diouf, prenez bien soin de votre mari. Je vous le confie, comme on dit chez nous. Occupez-vous bien de lui, il est très bien et il a de l’avenir. Je ne vous cache pas que je pense à lui pour ma succession.» Soutien indéfectible jusqu’à la Présidence, Elisabeth n’hésite pas à arrondir les angles du trop rugueux personnage qu’est son mari. Le témoignage est de leur ancien chauffeur, Abdou Diouf est aussi rigide qu’Elisabeth est douce et disponible. «Pour avoir des faveurs d’Abdou Diouf, il fallait passer par elle.» Il lui rend cette générosité en la protégeant, quitte à rompre avec ses amis. L’épisode avec Jean Collin reste l’exemple le plus frappant. Alors que les deux personnages ont des désaccords politiques, c’est le comportement de la femme de Collin envers son épouse qui fait pencher définitivement la balance vers la rupture. «C’est pendant la kermesse que survinrent des faits vraiment déplacés, frisant la désinvolture et l’irrespect. C’était proprement ahurissant. En effet, Mme Collin s’arrangea pour constituer son propre groupe, qui faisait face à celui de mon épouse. Le soir, au cours du dîner chez le gouverneur de région (Casamance), mon épouse invita Mme Collin à venir à sa table. Celle-ci déclina l’invitation, en lui faisant comprendre qu’elle avait sa table, avec ses invités.»
A la vie, à la mort
Déterminante dans son parcours, Elisabeth Diouf a donc suivi son mari dans ses différentes vies de Premier ministre, chef de l’Etat et Secrétaire de l’Oif. A l’heure de rendre le tablier, Abdou Diouf, interpellé sur son avenir, estime : «Je vais vivre entre le Sénégal et la France. J’ai toujours eu un chef, maintenant, il est chef à plein temps, c’est mon épouse. Alors, c’est elle qui décidera. Je vais m’occuper d’elle, je serai son chevalier servant.» A la vie, à la mort. Des années plutôt, l’ex-chef de l’Etat avait confié ne jamais vouloir être séparé de sa femme, même au-delà de la mort. Le couple avait formule le vœu d’être enterrés en Casamance, précisément à Ziguinchor où il existe un cimetière mixte où musulmans et chrétiens sont enterrés. Côte à côte.
AICHA FALL THIAM

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