En marge du forum économique Guinée-Maroc de Casablanca, Guinéenews© a échangé avec le ministre de l’Énergie, Idrissa Thiam, sur le plan de redressement de l’Électricité de Guinée (EDG). Tout le monde en parle à tort et à travers. Pour être précis, Idrissa Thiam donne des détails. Lisez !
« C'est connu de tous, nous avons un plan de redressement du secteur électrique en Guinée. Ce plan approuvé en 2002 comporte plusieurs volets. En réalité, la Guinée vit un paradoxe : considérée comme le château de l'eau de l'Afrique de l'Ouest avec un énorme potentiel hydro-électrique, elle est pourtant confrontée à un manque d'électricité à Conakry et à l'intérieur du pays. Avec une demande estimée à 240 Mw en puissance, notre capacité de fourniture, y compris Agrekko, est de 120 Mw, soit la moitié du déficit. Résultat, nous gérons la pénurie. Pourquoi, cette situation ? Pourquoi la vétusté du réseau de distribution ? La réponse est simple, nous avons un problème de gestion et de gouvernance de l'entreprise. Pour pallier à cette pénurie, nous avons un programme de redressement du secteur électrique avec plusieurs composantes. L'une porte sur la restructuration de l'entreprise elle-même et l'autre porte sur le renforcement de capacité managériale du secteur. Au-delà même de l'entreprise, il y a l'appui institutionnel au département de l'énergie, pour réviser la loi sur l'électricité, examiner les acteurs devant intervenir dans le secteur. Outre ces deux volets, il y a aussi sept volets d'investissements prioritaires à réaliser.
Le premier volet, c'est la réhabilitation des centrales électriques, qui n'ont pas bien entretenues. Le deuxième, c'est la réhabilitation des centrales thermiques de Tombo. Le troisième volet, c'est le renforcement du réseau de transport de l'électricité. Puis, il y a le projet d'adjonction thermique en ajoutant 100 Mw de capacité de production. Il y a enfin le renforcement du réseau de distribution.
Tout ce paquet complet devrait changer la donne électrique.
La restructuration de l’Électricité de Guinée (EDG) est arrivée à un point opérationnel d'exécution. Nous avions besoin de financement pour renforcer la distribution et le redressement du secteur électrique. La Banque mondiale (BM) a approuvé ce plan de financement avec l'appui de la Banque africaine de développement (BAD) et l'Agence française de développement (AFD) pour réaliser les deux premiers projets prioritaires. J'ai entendu de privatisation mais il ne s'agit pas de privatiser EDG, mais nous avons besoin d'améliorer la gestion. C'est pourquoi, nous allons placer EDG sous un contrat de gestion. C'est ce qui est prévu dans le plan de redressement et validé par le gouvernement en 2012. Ce n'est un secret pour personne, ça été déclaré à la table ronde de janvier 2012. Quand le gouvernement s'est réuni, il a validé les résultats et est resté constant sur ce point. Donc, on aura un contrat de gestion sur EDG parce que si nous n'avons pas de courant aujourd'hui, si nous avons un réseau vétuste, c'est parce que nous avons manqué à la gestion, et il faut la renforcer. »
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