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mardi 12 août 2014

L’OPPOSITION RÉPOND À BLAISE COMPAORÉ : UNE MARCHE-MEETING LE 23 AOÛT

La réaction de l’opposition politique burkinabè aux déclarations du Chef de l’Etat burkinabè, qui tient au référendum, n’aura pas tardé. Pour réaffirmer son opposition à la tenue de cette consultation électorale, elle organise une marche-meeting ce 23 août à Ouagadougou.

L’opposition burkinabè battra de nouveau le pavé. A Ouagadougou, le 23 août, elle organisera une marche-meeting pour dire « non au référendum, non à la modification de l’article 37, non au sénat ».
C’est la principale annonce du Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, lors d’un point de presse, ce 12 août 2014, en compagnie des chefs de partis politiques Me Bénéwendé Sankara, Roch Marc Christian Kaboré, Ablassé Ouédraogo et Adama Kanazoé.
Cette décision se base sur les « déclarations  nourries » du Chef de l’Etat burkinabè aux Etats-Unis en marge du sommet qui y a eu lieu les 5 et 6 août. Pour l’opposition, « rien, absolument rien ne justifie » ce référendum.
« ll n’y aura pas de référendum dans notre pays car cette question ne concerne que Blaise Compaoré », explique Zéphirin Diabré. Pour lui, cette consultation ne respecte pas l’esprit de la loi, l’esprit du juge constitutionnel et pourrait contribuer à l’ « aggravation de la fracture sociale ».
Par ailleurs, l’opposition se dit inquiète de la déclaration de Blaise Compaoré qui a estimé qu’il « n’y a pas d’institutions fortes sans hommes forts ». Pour les opposants, selon Zéphirin Diabré, cette déclaration faite sur les terres de Barack Obama place le Burkina « sur la liste des pays de non droit » et risquerait des représailles de la part du pays de l’Oncle Sam.
Le  Burkina, selon l’opposition, pourrait craindre des sanctions, notamment l’exclusion du pays de l’AGOA, le non renouvellement du MCA et l’exclusion des nouveaux programmes annoncés par le président américain.
« L’Afrique a besoin de grands hommes de la race de Nelson Mandela et pas d’hommes forts de la race de Mobutu »
L’opposition a d’ailleurs remis en cause la conviction du Chef de l’Etat, opposant à sa notion « d’hommes forts », celle de «grands hommes ». « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, c’est-à-dire des despotes omnipotents qui décident tout seuls pour leur pays (…), l’Afrique a besoin de grands hommes, c’est-à-dire des leaders qui ont de la vision (…) qui se battent pour le bien-être de leur peuple et qui se plient aux institutions et aux lois (…) », croit l’opposition, par la voix de Zéphirin Diabré.
« L’Afrique a besoin de grands hommes de la race de Nelson Mandela et pas d’hommes forts de la race de Mobutu », ajoute-t-il.
Pour en revenir à la situation politique, l’opposition dit ne pas vouloir du type de dialogue proposé par le Front républicain (« dialoguer sans négocier »). Néanmoins, réagissant à l’appel de l’ADF/RDA, Roch Marc Christian Kaboré déclare que l’opposition n’est pas « fermée à tout débat».
 Cependant, dit Zéphirin Diabré,  « les compromis peut-être, les compromissions, ce n’est pas possible ».  C’est ce même discours que les deux hommes ont tenu, selon leurs aveux, lorsqu’ils ont été reçus par le président ivoirien en marge du sommet du Traité d’amitié Burkina-Côte d’Ivoire.
L’opposition reste donc campée sur sa position : « Novembre 2015 est la date limite  pour le changement et l’alternance au Burkina comme le stipule la constitution ». Elle appelle par conséquent Blaise Compaoré à faire preuve de « grandeur », pour reprendre les termes de Me Bénéwendé Sankara.
Abdou ZOURE

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