
Philippe Van Damme, Représentant de l’Union Européenne en Guinée
Le mandat de Philippe Van Damme jusque-là Chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée touche à sa fin. Le diplomate Européen en poste à Conakry depuis 2010 prendra fonctions début septembre au Zimbabwe, pays de Robert Mugabe. Avant de partir, Philippe a rencontré lundi la presse nationale et internationale lors d’une petite cérémonie d’adieu organisée à son honneur à la maison des communes des journalistes.
Attendu par la presse pour présenter un bilan de son mandat en Guinée, Philippe Van Damme a indiqué qu’il n’est pas la bonne personne pour présenter son propre bilan. ‘’Ce n’est pas à moi de faire le bilan de mon mandat durant ces quatre dernières années en Guinée. Je pense plutôt que ce rôle revient à la presse, le gouvernement ainsi que les partenaires de l’Union européenne’’, a dit aux hommes de médias le diplomate Van Damme qui partageait sa réflexion sur la situation socio-politique de la Guinée.
A l’entendre, ‘’la Guinée vient de loin, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir’’. Durant son mandant, il dit avoir tenu à appliquer un certain nombre de valeurs. ‘’J’ai toujours tenu à un certain nombre de valeurs de base partout où je vais : l’honnêteté intellectuelle, le goût du travail bien fait, la rigueur. Ce sont des valeurs qui ont permis à l’Europe de retrouver la paix avec elle-même et construire des démocraties apaisées, solidaires et ouvertes vers le monde. Ce sont ces valeurs que j’ai incarnées durant mon mandant en Guinée’’, a-t-il indiqué à l’auditoire très attentif.
Après avoir représenté l’Union européenne en Guinée pendant 4 ans, Philippe Van Damme est convaincu que l’Etat Guinéen a été divisé sous le règne de dictatures successives. Maintenant, explique-t-il, la Guinée a besoin de réconciliation, de retrouver la loyauté citoyenne, et surtout un Etat de droit.
En quittant la Guinée, Philippe Van Dame pose ses valises au Zimbabwe. Une affectation qui suscite des interrogations d’un journaliste qui estime que le désormais ex-chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée est souvent envoyé dans des pays où la démocratie est en souffrance ? interroge un journaliste. ‘’Ce n’est pas à moi de juger la qualité de la démocratie dans un pays. Nous sommes tous des Etats en construction, donc en évolution. Dans la pratique diplomatique de l’Union européenne, nous sommes supposés bouger tous les quatre ans. J’ai une longue expérience de l’Afrique. Ma conviction est que je peux être utile à l’UE dans un autre Etat Africain’’, avoue Philippe Van Damme.
Poursuivant son exposé, M. Van Damme rappelle que la communauté internationale n’a pour rôle de se substituer aux Guinéens. Les problèmes de la Guinée doivent être résolus par les Guinéens, selon ses propos. ‘’Nous accompagnons ce processus. C’est à la classe politique de jouer son rôle puisque ce n’est pas à la communauté internationale d’interpeller les électeurs’’.
Parmi les regrets de Philippe Van Damme figure en pôle position le temps précieux la communauté internationale a gaspillé pour l’instauration d’un dialogue entre la classe politique Guinéenne. ‘’Il y a en moi une certaine frustration. Nous avons consacré assez de temps pour avoir un dialogue politique et essayer d’aider la classe politique à surmonter ses méfiances. Je ne suis pas certain que nous avons réussi d’ailleurs’’, reconnait-il. Avant de faire remarquer à l’auditoire que ‘’plusieurs efforts ont été fournis au détriment des vrais débats de société car en Afrique, il y a peu de pays où le débat sur les projets de société est aussi pauvre qu’en Guinée tant au sein de la société civile, que dans la classe politique, les milieux académiques, et même dans la presse’’.
Ciré BALDE, pour VisionGuineee.Info
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