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vendredi 4 juillet 2014

Le Réseau Panafricain des journalistes s’intéresse au débat sur la Constitution

CONGO BRAZZAVILLE,(CONGOSITE) - Le Réseau Panafricain des Journalistes (RPJ) a organisé, le 3 juillet à Brazzaville, une table ronde sur la Constitution du 20 janvier 2002. C'était en présence du président du Conseil supérieur de la liberté de communication, Philippe Mvouo ; du directeur du cabinet du ministre de la communication, Auguste Kinzonzi Kitoumou; et des professionnels de l’information et de la communication. 


Les participants
Les participants
Cette table ronde s’est articulée autour de deux axes essentiels, à savoir : le rôle du journaliste dans le débat sur le changement de la Constitution et les regards croisés sur la presse congolaise. 

Au sujet du débat sur le changement de la Constitution du 20 janvier 2002, quatre orateurs se sont succédé, chacun présentant son approche, selon son champ de compétence. Ainsi, pour Jean Joseph Paka, «la Constitution est une œuvre humaine. Elle porte en elle les germes de l’imperfection». Et lui d’ajouter que les aspirations de la Constitution du 20 janvier 2002, comme la recherche de la paix et de la sécurité, sont dépassées. La nouvelle République, qu’il appelle de tous ses vœux, va consacrer une nouvelle forme d’organisation de l’Etat, un nouveau référentiel des valeurs. 

Joseph Paka a été rejoint, à bien des égards, par Juste Ibombo, un autre orateur. Pour ce dernier, il faut un nouveau pacte républicain pour une nouvelle République. Ce qui débouchera, a-t-il indiqué, sur la réorganisation des pouvoirs au Congo. Il s’agit précisément d’instituer un poste de premier ministre, de supprimer le Sénat, d’élire les maires aux suffrages universels directs et d’accorder un statut au Président de la République. 

Le son de cloche discordant est venu de Joseph Yédikissa Dadié pour qui, dans aucun pays, une Constitution n’a été changée. «Quels sont les signes de l’effondrement de notre système pour envisager le changement 
de la Constitution?», s’est il interrogé. «Pour qu’il y ait un tel changement, il faut un choc», a poursuivi le conférencier. Un point de vue combattu par Juste Ibombo, qui s'est appesanti sur la Chine qui a opéré des changements sans qu’il y ait en amont des chocs. 

La place du journaliste dans le débat sur le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 a été relevée dans la deuxième partie de cette table ronde, qui a porté sur l’état de la presse congolaise. «Une presse pleine d’avenir, mais dont la qualité ne satisfait pas entièrement», a indiqué Adrien Wayi Lewi, président du RPJ. 

Dans un contexte de pluralité d’opinions sur le devenir de la Constitution en vigueur, Joseph Bitala Bitemo, qui a exposé sur le journal de 20 heures, a appelé au rôle médiateur du journaliste. Il s’agit, pour ce dernier, de permettre la libre expression des courants de pensées, sans remettre en cause les valeurs qui fondent la République comme la paix et l’unité. 

Dans cette deuxième partie, plusieurs autres orateurs se sont exprimés. Emile Gankama, directeur des rédactions aux Dépêches de Brazzaville, a déploré que la presse écrite congolaise, après « l’âge d’or » observé dans les années 90, bat de l’aile. Jean Pierre Edami a exposé sur le reportage sportif, qui de nos jours sur la télévision nationale, s’éloigne de la norme. 

Jean Claude Nkou, directeur de Congo-Site, a axé son propos sur la presse en ligne. A son avis, le numérique est la chance du journalisme de demain. 

Crée en 2011 à Brazzaville, le Réseau Panafricain des Journalistes, initiateur de cette table ronde, vise à promouvoir l’émergence d’une presse citoyenne sur le continent.

Clotaire Andzouana

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