Comme des écoliers qui ont mal appris leurs leçons de démocratie, certains dirigeants africains se sont fait signifier la désapprobation des Etats-Unis quant à leur volonté de modifier la Loi fondamentale de leur pays pour briguer de nouveaux mandats présidentiels.
Une fois de plus donc, les Etats africains reçoivent des leçons (ou des avis, c’est selon) des autres pays sur la façon dont ils doivent gérer leurs affaires internes et intimes. Il en est ainsi depuis que « l’Homme blanc » a mis les pieds sur ce continent.
Mais peut-il en être autrement lorsque la compromission, la trahison, la désunion, les querelles d’intérêts et le manque d’intégrité règnent en maître sur la patrie d’origine de Lucy ?
Pour en revenir au cas du rappel à l’ordre des Etats-Unis, on pourrait s’interroger sur son effectivité sous les tropiques. Le pays de l’Oncle Sam n’est pas une puissance coloniale. Il n’a donc pas la même emprise que les puissances séculaires que sont la France ou l’Angleterre.
Néanmoins, il demeure la première puissance militaire du monde et il a su tisser sa toile à travers le continent, réussissant à se rendre important. Les Yankee pourraient donc faire des frayeurs aux Chefs d’Etat africains qui veulent « terminer leurs chantiers» entamés depuis trente ou vingt ans.
Toutefois, il est connu que les puissances occidentales qui tiennent le glaive au Conseil de sécurité de l’ONU agissent en fonction de leurs intérêts. Les présidents africains pourraient donc jouer là-dessus et se tourner vers la France pour trouver du soutien.
Au cas où cette dernière s’embarrasserait du respect de la démocratie, la Chine commerciale reste un atout. Et dans le pire des cas, la Russie est une carte à jouer. Dans tous les cas, un veto pourrait bien nourrir leurs desseins.
Cependant, contrairement aux Africains, les Occidentaux savent s’unir lorsque leurs intérêts sont en jeu. La Libye de Khadaffi et la Syrie de Bachar El-Assad ont eu des crises aux maux identiques (supposés dictateurs qui maltraitent la démocratie et massacrent leur peuple), mais ont eu des traitements différents. Tout reste donc aléatoire.
Pour ce qui concerne le cas particulier du Burkina, il est en effet nécessaire, voire obligatoire, que « le peuple souverain du Burkina » décide de lui-même ce qu’il estime bon pour lui et pour son développement. Mais, peut-on être souverain vis-à-vis de notre voisin lorsqu’une bonne partie de notre popote vient de son grenier ? Comme diraient les Américains, « that’s the question» !
La Rédaction

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