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vendredi 13 novembre 2015

EVASION : La mise au point du ministre Gassama Diaby

Le ministre d’Etat en charge des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, Kalifa Gassama Diaby a dit ce jour, sur la radio privée ‘’ Bonheur Fm’’, ce qu'il pensait de la tentative d’évasion des détenus de la maison centrale de la commune de Kaloum, qui a eu lieu le lundi dernier, aux environs de onze heures. Dans sa communication, le ministre Kalifa Gassama Diaby a indiqué au micro de nos confrères, que cette tentative d'évasion, au-delà des solutions immédiates et conjoncturelles, doit être aussi l'occasion pour l'ensemble de la société guinéenne de regarder la question de la prison et de l’enfermement, comme une question sociale et politique essentielle.

Ainsi, le chef de département des Droits de l’Homme a également précisé que les prisonniers ne sont pas en dehors de la société.  Non seulement, ils  sont des éléments de la société, mais surtout, les prisonniers d'aujourd'hui seront des individus libres de demain. Détruire cette humanité en eux, c'est construire les bases de l'insécurité sociale de demain.
‘’Le débat sur ces deux sujets doit avoir lieu de façon lucide et sereine, dans l'ensemble de la société guinéenne. A commencer par les  gouvernants, qui  sont de ce fait, les premiers responsables de cette situation, qui dure et s’aggrave depuis plus de 50 ans !’’, a-t-il insisté.
Pour le ministre Gassama Diaby, cette évasion de l’un des plus grands pénitenciers du pays,  ne doit pas être utilisée pour commettre des violences sur les prisonniers. Force doit rester à la loi. Il a aussi affirmé qu’il lance un appel net, pour rappeler que cette situation ne doit permettre aucune violence. 
Si lors de cette tentative d'évasion des infractions sont constatées, il revient à la justice de les établir et de sanctionner.  En dehors, aucune violence ne doit être acceptée, ni tolérée, d'où qu'elle vienne. ‘’ Tout être humain a des droits imprescriptibles, tous les acteurs  doivent s'abstenir très clairement de tout usage de la violence ‘’, a-t-il précisé.  
‘’Toute la lumière doit être faite sur cette affaire. Par ailleurs, les détenus ne doivent faire l'objet d’aucune forme de violence ou de maltraitance. Aucunement. Cela ne serait conforme ni à nos lois, ni aux instruments juridiques internationaux, ni à la morale’’, a-t-il souligné.  
Le ministre des Droits de l’homme  a aussi signalé que son département avait  déjà établi, à la suite de constats objectifs de terrain, l'état extrêmement préoccupant, au regard des valeurs de droits de l'homme, de nos prisons et des conditions de détention de ceux et celles qui s'y trouventIl  a alerté sur la surpopulation carcérale qui est non seulement source de conditions déplorables de détention, mais aussi de violences intra et extra pénitentiaires.
‘’ Nous avons déploré la culture de l'emprisonnement facile et inopportun, qui aggrave la question de la surpopulation carcérale et par conséquent des risques de violations des droits et de violences diverses. Nous avons dénoncé et alerté sur la situation des détenus abusifs, de la lenteur des procédures, des mineurs en prison, des malades et d'autres individus en situations d'extrême fragilité, sans oublier le mélange de détenus qui s'avère problématique ‘’, a-t-il conclu.

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