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jeudi 16 juillet 2015

Situation nationale : C’est quoi le problème au juste ?


 Que se passe-t-il au sommet de l’Etat ? Depuis le 28 juin, le Faso vit une crise que l’on peine à nommer. Militaire, politico-militaire ? La question reste posée. L’on sait seulement qu’elle n’est pas simple. Aux dernières informations officielles sur ce dossier (où la parole officielle est si rare), le ministre de la communication, face à la presse le 14 juillet, a reconnu que « nous traversons une crise particulièrement difficile ». Et que « les concertations continuent ».

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Situation nationale : C’est quoi le problème au juste ?
Quelques jours plus tôt, après nous avoir fait languir pendant plusieurs jours, émaillés de fausses alertes, le président du Faso lui-même avait fini par faire son discours « indiscourable », qui s’est résumé à reconnaître son impuissance à dénouer cette grave crise. En effet, c’est …sorti de sa propre bouche quand il a avoué au soir du vendredi 10 juillet que : « Tour à tour, j’ai rencontré les représentants des autorités coutumières et religieuses, des partis politiques, des organisations de la société civile, des Forces armées nationales, ainsi que des personnes ressources.
Tous ont reconnu le péril que courait le pays, si rien n’était fait dans les meilleurs délais, pour calmer la tension. Hélas ! Je suis au regret de le reconnaître, tous ces contacts ne m’ont pas donné la certitude que les différents protagonistes étaient prêts à accepter ce compromis dynamique qui puisse amener à l’apaisement social ».
Quel est ce problème si coriace ? Qu’est-ce qui oppose fondamentalement les « protagonistes » ? Et combien de camps y a-t-il ?
Dans la grosse campagne de manipulation tous azimuts de l’opinion publique sur fond d’info, d’intox, de désinformation et de dénigrements, on a de la peine à distinguer le faux du vrai. Surtout que les acteurs au cœur de la crise se livrent à un concours de cachotterie et d’hypocrisie.
Ce que l’on peut donc retenir, c’est que l’heure est effectivement grave et que le problème à résoudre est un casse-tête chinois. Mais de quoi s’agit-il au juste ?
Jusqu’ici, beaucoup de rumeurs et de demi-informations ont circulé. Après la vraie fausse tentative d’arrestation du PM, on a parlé de (faux ?) complot pour neutraliser les premiers responsables du RSP. On a aussi parlé de détournements massifs et d’évasion de fonds publics, d’achat d’armes, de recrutement de mercenaires (parmi lesquels les radiés des mutineries de 2011 et des ivoiriens), d’actions remettant en cause la cohésion de l’Armée nationale.
Qu’en est-il de toutes ces rumeurs ?
Ce que l’on sait encore avec quelque certitude, c’est que le RSP, dont les chefs avaient été suspectés de complot contre le Premier ministre, ont à leur tour mis en cause le chef du gouvernement ainsi que son ministre en charge de la sécurité, Auguste Barry dont ils ont demandé la démission. Par la suite, la hiérarchie militaire a, à son tour non seulement appuyé cette demande, mais exigé le retrait de tous les militaires.
De sources concordantes, les partis politiques, qui ont été entendus par le collège des sages mis en place par le président Kafando, se sont alignés sur la position de l’Armée. C’est vrai que certains leaders politiques comme Bénéwendé Sankara et Etienne Traoré disent se démarquer de cette position. Mais comme ils l’avouent eux-mêmes, ils n’ont pas pris part à la rencontre avec les sages et ne sont donc certainement pas au courant du contenu du dossier. Changeraient-ils d’avis à leur tour s’ils « savaient » ?
On en vient alors à conclure que ce qui est en cause est suffisamment grave pour en arriver à ces prises de position. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Quelles sont ces informations confidentielles que l’on se transmet comme un lourd secret de famille que l’on ne communique qu’aux adultes ? Pense-t-on que l’opinion publique n’a pas droit de connaître de ce « secret d’Etat » ? Juge-t-on le peuple pas assez responsable pour lui dire la vérité ?
Comme le dit la sagesse populaire, « quand ça va pourrir, ça va sentir ».
En attendant, le cadre de concertation de sages qui a bouclé ses auditions ce mardi 14 juillet a sans doute déjà remis ses conclusions au chef de l’Etat, qui conformément à ses prérogatives, doit décider en dernier ressort. Une fois de plus, les regards sont tournés vers « l’archange Michel » Kafando. Aura-t-il la force nécessaire pour terrasser les « aventuriers, mus par les forces du mal » qui veulent créer des troubles et le chaos et prendre en otage notre cher Faso ?
Lefaso.net

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