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mercredi 13 mai 2015

Mohsen Hojeij, l’homme qui peut faire sauter le Congo

Mohsen Hojeij à son bureau de Beyrouth
L’homme trône dans une des salles de réunion capitonnées d’un grand cabinet de conseil en communication londonien, non loin de Trafalgar Square, entre sa conseillère juridique et ses deux chargés de communication. Ses mains posées à plat sur la table arborent une énorme chevalière au majeur. Depuis trente ans, Mohsen Hojeij, 60 ans, stature massive, œil clair, mène une bataille judiciaire acharnée pour recouvrer la créance qu’il dit détenir sur l’un des pays les plus pauvres du monde – l’un des plus corrompus aussi –, le Congo-Brazzaville du président Denis Sassou Nguesso.
Son dossier ressemblerait aux milliers de contentieux générés par la vie chaotique des affaires africaines, n’était le montant astronomique qu’il réclame : 800 millions d’euros environ, à la suite des deux condamnations du Congo, en 2000 et 2013, par la cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI), basée à Paris. Contractée entre 1983 et 1986, réclamée sans relâche depuis lors, cette dette privée raconte aussi l’histoire dramatique du Congo depuis trois décennies et les hallucinantes mœurs financières de ce petit pays de 4,7 millions d’habitants, ravagé dans les années 1990 par deux guerres civiles
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