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lundi 11 mai 2015

«Graves violations des libertés» chez Jammeh : l'article 19 vilipende la Gambie devant la Cadhp

La 56ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui se tient depuis le 21 avril en Gambie, a servi de prétexte à l’Ong Article 19 pour dénoncer les «dérives» du régime de Yahya Jammeh. La Gambie abrite depuis 21 avril, et ce jusqu’à aujourd’hui, la 56ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp). Une occasion pour l’Ong de promotion des droits humains, Article 19, d’attirer l’attention de la Cadhp sur les «nombreuses et graves violations de libertés» qui se produisent au pays dirigé par Yahya Jammeh. Convaincue que la liberté d’expression est un pilier important de la protection des droits humains, Article 19 attire l’attention de ladite commission sur la situation «dégradante» des droits humains en Gambie.
Dans un communiqué, Fatou Jaghne Senghor et Cie épinglent le régime de Jammeh. «Malgré les résolutions et les recommandations de votre commission, le gouvernement gambien continue de bafouer de manière systématique et impunie les droits humains les plus élémentaires des populations», fustige l’Ong selon qui ces violations sont «légitimées souvent par des lois liberticides qui ont été adoptées ces dernières années pour renforcer le cadre juridique déjà répressif».
Amer, Article 19 relève qu’au-delà des «législations renforcées par un système judiciaire sous les ordres de l’Exécutif, des arrestations arbitraires, des persécutions tous azimuts de journalistes, de dissidents et de citoyens ordinaires continuent dans l’impunité la plus totale».
Rappelant à la Cadhp que la Gambie qui abrite cette commission avait présenté des «garanties» de pays qui «respecte les droits humains», les «droits de l’hommiste» soulignent que «Banjul est devenue la capitale des violations des droits humains en Afrique, entachant ainsi la crédibilité du mécanisme africain de droits humains».
De plus, note-t-on, «depuis 20 ans, la Gambie n’a pas présenté de rapports sur l’Etat de mise en œuvre de la Charte». De ce fait, relève l’Ong, le pays accumule un retard de 10 rapports en ayant accueilli aucune mission de promotion de ladite commission. «Le dernier rapport (de la Gambie) sur les prisons date de 1999», fait-on remarquer. Par conséquent, indique Article 19, «les conditions dans les prisons, notamment des lieux de détention des prisonniers politiques et des centres de détention secrets continuent de se détériorer avec des cas documentés de disparitions forcées, de maltraitances et de tortures commis sur les détenus et confirmés pendant leur visite en novembre 2014 par les rapporteurs des Nations unies sur les exécutions sommaires et extrajudiciaires et sur la torture».
La Gambie, selon Article 19, est devenue le théâtre de la «répression systématique des voix dissidentes. Et le bâillonnement de la presse et de l’espace civique est accentué depuis le coup d’Etat manqué du 30 décembre 2014». Enfin, Article 19 exhorte à la Cadhp de demander à la Gambie de restituer aux familles les corps des personnes tuées en décembre 2014, de donner des informations aux familles sur les sépultures des personnes exécutées en 2012, de libérer les personnes arbitrairement détenues depuis janvier, d’arrêter les persécutions et les intimidations des citoyens et des journalistes…
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