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vendredi 17 avril 2015

Pour une fin d’impasse


Pour une fin d’impasse
L'Authentique - Les Mauritaniens ne voulaient plus de l’équipe de l’ex Premier ministreOuld Mohamed Laghdafqui bat encore le record de longévité au poste pour ses huit ans passés à la Primature. Avec lui, le quotidien de ces Mauritaniens n’avaient pas changé, au contraire. Celui-ci parti, les Mauritaniens ont espéré mieux vivre. Hélas. Huit mois sous la coupole de Yahya Ould Hademine, rien ou presque n’a changé. Au contraire...

Les choses seraient même allées de pis en pis avec un quotidien des plus difficiles. L’argent ne circule plus, les affaires se sont estompées, le chômage a pris des proportions inquiétantes, le banditisme, la délinquance juvénile, l’insécurité, sont allés en pas de géant. 

Finalement, le gouvernement est en train de faire l’unanimité contre lui, tellement il est absent sur le sentier du développement. Et de la visibilité L’équipe du Premier ministre est à présent si impopulaire qu’elle se nourrit et se renforce du mépris que lui vouent pendant ses neuf mois d’existence, une écrasante partie des Mauritaniens.

Toutes régions, ethnies et groupes confondus. Preuve de cet état de fait : l’enthousiasme des populations quand au lendemain de ses visites dans les régions des Hodhs, le président de la République promettait à certains de ses hôtes, un remaniement en profondeur de l’équipe en place.

En fait, le problème de cette équipe, c’est qu’elle ne semble pas disposer de vision, ni de méthode et dans la foulée, pêche par un dédain sordide qu’elle affiche vis-à-vis du petit peuple qu’elle tente d’amadouer par des gesticulations populistes, farfelues et sans suite.

Pire, elle n’hésite pas à aller, le cas échéant, jusqu’au bout de la cruauté pour des futilités, juste pour monter la face hideuse de la nonchalance, voire de la force qu’elle croit seul remède aux maux des moutons que nous sommes.

Le bras de fer entretenu des semaines durant avec les ouvriers grévistes de laSnim qui ont du souffrir le martyr pour assurer pendant ce temps les charges familiales, le refus d’ouvrir des négociations franches avec les étudiants de la Faculté de médecine de Nouakchott, la suppression de près de 3000 bourses estudiantines qui avaient été accordées la veille, l’arrestation sans motif valable de militants des droits de l’homme, les viols contre les jeunes filles voire des enfants, l’insécurité dans les rues des grandes villes, constituent aujourd’hui les"fatalités" de trop pour un gouvernement qui a rendu la coupe pleine de larmes et de désuétude. Elle est tellement pleine la coupe que la jarre risque d’imploser sans crier gare.

Toutefois, si le gouvernement se refuse à tout changement, s’il ne parvient pas à faire bouger les choses, c’est bien parce qu’il est otage d’un système. Un système qui a fini par avoir raison même du président qui semblait pourtant - en début de règne- indépendant de ce même système.

Le moins que l’on puisse dire est qu’aujourd’hui, le chef de l’Etat a manqué de lucidité dans plusieurs problèmes, notamment dans la question de la grève des ouvriers de la Snim qu’il était en mesure de régler d’emblée, mais qu’il a laissée pourrir au grand dam des ouvriers, de la société et du pays.

Certes finalement, des solutions ont été trouvées à la problématique des ouvriers de la Snim, mais il n’en demeure pas moins que les crises se multiplient. Le pire est que les solutions de les désamorcer ne semblent pas recherchées. Le dialogue tant attendue et demandé, est en train de disparaitre, l’espoir d’un apaisement de la scène politique aussi. La Direction politique gère (et très mal) le difficile quotidien d’un pays meurtri par son élite.

Il y a comme l’impression que le pays est en train de foutre le camp vu les difficultés quotidiennes toujours croissantes que rencontre le peuple d’une part et de l’autre, la multiplication des foyers de tension aussi bien à l’intérieur que partout autour de nous. Les ministres qui gouvernent ne semblent pas savoir ce qu’ils font. Ils se contentent juste de suivre la "vague laudatrice", d’obéir à des"instructions" que ne comprennent même pas ceux qui les ont données. Le contre-pouvoir n’est plus qu’utopie.

L’opposition a disparu, mort de sa propre mort après avoir abandonné le peuple à son propre sort. La classe moyenne quant à elle, affaiblie, appauvrie et découragée n’arrive plus à avoir la force de tirer le diable par ces dix queues. C’est pour dire combien le quotidien est asphyxiant pour l’écrasante majorité du peuple. Nombreux sont ceux qui pensent aujourd’hui que cette solution réside dans la "révolte", seule perspective offerte aux Mauritaniens, car toutes les voies de compromis sont perverties et deviennent systématiquement un chapitre de compromissions.

Amar Ould Béjà

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