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mardi 25 novembre 2014

LES 10 TRAVAUX DE KAFANDO ET ZIDA

Les Chefs d'Etat entrant et sortant (
Michel Kafando et Yacouba Isaac Zida sont les nouvelles figures de l’exécutif burkinabè. Un tandem militaro-civil qu’a produit l’insurrection burkinabè, qui ne finit pas d’étonner par son originalité. Voici, sans prétention d’exhaustivité, les principaux défis qui les attendent.
Réputation. C’est bien là le plus difficile des défis à relever. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle et Michel Kafando, ambassadeur sous Blaise Compaoré, apparaissent comme « sentant » trop le parfum de l’ancien président. Les Burkinabè attendent d’eux qu’ils donnent des gages d’une rupture véritable avec l’ancien régime.
Confiance. Le doute a effleuré les esprits quand Isaac Zida s’est proclamé chef de l’Etat le 31 octobre. La confiance s’est installée au fur et à mesure tout au long de ses deux semaines de gouvernance, pour connaître un pic le 16 novembre 2014 et ensuite retomber le 18 novembre date à laquelle il a été nommé Premier ministre.
Michel Kafando a connu le même parcours jusqu’au 21 novembre avec ses trois engagements inattendus. Il y a un bout de confiance qui est donc né. Il appartient aux deux hommes de le prolonger sur le terrain de l’action.
Démagogie. C’est une friandise qui est très tentante. Mais dans  le contexte actuel, le retour de bâton peut faire très mal si des promesses irréalistes sont faites. Gare donc à l’overdose de démagogie.
Morale. Elle a été lacérée tout au long des 27 ans de règne de Blaise Compaoré. Elle est en lambeau. Le « Pays des Hommes intègres » a urgemment besoin de mériter son nom. Certaines pratiques doivent cesser, à commencer par éteindre cette manie à mettre l’intérêt personnel au-dessus de l’intérêt général, et dont, malheureusement, des vestiges sont encore visibles dans la composition des différents organes de la transition.
Justice courageuse. Le Burkina a besoin de se réconcilier avec son histoire et son passé. Des veuves, des orphelins et des parents séparés violemment et cruellement de leur progéniture ont besoin d’être apaisés. Aucune mort suspecte ne doit désormais rester dans un placard ou un cimetière, sans être élucidée. Le cas échéant, la Réconciliation ne sera qu’un vain mot.
Inutile de dire que l’injustice sociale doit mourir. Comme le disent les Mossi, c’est du partage inéquitable de la nourriture que naissent les révoltes.
Armée au garde-à-vous. Il règne un malaise au sein de l’armée burkinabè et il faut l’exorciser. Un fantôme nommé « division et privilèges disproportionnés » doit être extrait des dédales de la Grande muette. Le cas du Régiment de sécurité présidentielle doit être courageusement réglé pour définitivement réunir l’armée et en faire une institution républicaine pour de bon.
Constitution en béton. Au grand jamais, la Constitution burkinabè ne doit plus être remise en cause. Il faut en faire un document sacré, le noyau en béton de l’infrastructure institutionnelle du Burkina. C’est le tournant historique où le « Pays des Hommes intègres » doit s’offrir des institutions fortes, pour fermer à jamais, la page du règne des « hommes forts ».
Reconstruction. Beaucoup d’infrastructures ont été détruites. Il faut réhabiliter les plus urgentes.
Sécurité et santé.  Le Burkina ne doit pas s’enfermer dans son cocon. Le monde bouge autour de lui. Une maladie appelée « Ebola » et une gangrène nommée « terrorisme » tapent à ses portes. Michel Kafando et Isaac Zida doivent veiller à ne pas laisser ces portes ouvertes.
Elections transparentes. C’est l’épilogue de la Révolution ou de l’insurrection burkinabè. Réussir, pour la première fois de son histoire, des élections transparentes et non contestées, ce serait l’un des plus grands hommages que l’on pourrait rendre à ces hommes et femmes qui ont bravé soleil, gaz lacrymogène et balles de fusil pour « déclencher [la] marche triomphale vers l’horizon du bonheur ».
La Rédaction

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