La
page des élections locales ayant été tournée, non sans mal étant donné
le retard enregistré dans l’organisation de ce scrutin, le moment est
venu d’en tirer des leçons pour l’avenir. Avec, en tête de liste, le peu
d’empressement manifesté en cette occasion par les professionnels de la
politique que sont les députés, les sénateurs, les chefs de partis, les
présidents d’associations plus ou moins représentatives qui prétendent
représenter la société civile.
Ne nous y trompons pas, en effet : si
les électeurs n’ont pas manifesté l’empressement espéré le jour du vote
c’est d’abord et avant tout parce qu’ils n’y étaient guère incités par
celles ou ceux qui briguaient leurs suffrages à un titre ou à un autre.
Mis à part quelques arrondissements dans les grandes villes, la campagne
précédant le scrutin a été particulièrement atone, vide, dépourvue
d’idées et de projets concrets. Exactement comme si les candidats en
lice ne mesuraient pas l’importance de ce scrutin, pour eux comme pour
la collectivité.
Au risque de déclencher une polémique
avec la classe politique disons que celle-ci n’a manifestement pas
encore une conscience très claire du rôle qu’elle peut et doit jouer
dans l’affermissement du système démocratique mis en place chez nous au
lendemain de la guerre civile. Certes elle discourt noblement et ne perd
jamais une occasion de se mettre en avant dans les médias, mais l’on
voit bien qu’elle ne se mobilise pas sur le terrain lorsque l’occasion
se présente de faire approuver ses choix par le peuple congolais. Avec,
comme résultat, des taux d’abstention élevés qui nourrissent une
méfiance croissante des citoyens.
Tandis que les pouvoirs publics
étudient, afin de les corriger, les failles que viennent de révéler les
élections locales dans la mise en place du dispositif électoral les
responsables politiques feraient bien de se pencher sur leurs propres
défaillances. Ils se rendraient à eux-mêmes le plus grand des services
puisqu’ils se trouveraient contraints de modifier en profondeur leur
comportement.
La démocratie a ceci de précieux
qu’elle ne peut fonctionner correctement que si ses différents acteurs
assument pleinement leurs responsabilités. Les élections locales
viennent de nous démontrer que l’on en est encore loin !
Les Dépêches de Brazzaville
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